La maison de Mohammed a été détruite pendant l'offensive pour reprendre Mossoul. Il est maintenant au chômage et n'a pas d'argent pour la reconstruire. Photo: Helen Baker / NRC

Irak: Mossoul encore sous les décombres un an plus tard

Published 09. Jul 2018
Plus de 380 000 personnes sont toujours déplacées à Mossoul, alors que la ville est encore sous 8 millions de tonnes de débris un an après sa reprise au groupe de l'Etat islamique, a averti aujourd'hui le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

"Ce qui a été salué par les autorités irakiennes et la communauté internationale comme une victoire il y a un an ne s'est pas traduit par une amélioration des conditions de vie pour les habitants de Mossoul ", a déclaré Wolfgang Gressmann, directeur du NRC en l'Irak. "Un an après, ils attendent toujours le retour à la normalité. La communauté internationale n'en fait pas assez."

Environ 90 % de la partie ouest de Mossoul est encore dévastée, 62 écoles sont complètement détruites et 207 endommagées. Un tiers des déplacés de Mossoul ont confié au NRC qu'ils risquent d'être expulsés de leurs abris, étant dans l’incapacité de payer le loyer. 

"Malheureusement, au cours de l'année dernière, nous avons vu la communauté internationale apporter un soutien financier très symbolique aux personnes déplacées d'Irak. Il est impensable que des familles qui ont souffert pendant des années sous le régime de l'État islamique souffrent aujourd'hui de l'absence de soutien international ", a ajouté M. Gressmann. "Sans soutien financier, l'Irak restera en proie à l'instabilité et au désespoir."

Firas, propriétaire d'une boulangerie à l'ouest de Mossoul, a déclaré au NRC : " Je suis revenu il y a un an après la fin des combats. Jusqu'à présent, nous n'avons vu aucun changement dans la ville. Mon quartier est toujours détruit et la plus grande partie de l’aide vient des habitants eux-mêmes."

Le Conseil norvégien pour les réfugiés a contribué à la réouverture de 21 écoles, la reconstruction de centaines de maisons et offert une aide juridique aux familles déplacées. 

"C'est encore une goutte d'eau dans l'océan, mais c'est un exemple concret de ce qu'il reste à faire alors que les Irakiens luttent quotidiennement pour survivre ", a ajouté M. Gressmann. "Nous ne pourrons toutefois pas aider à moins que les gouvernements donateurs ne continuent de financer la reconstruction de l'Irak.